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Crise du lait Paris et Bruxelles s'opposent sur les quotas

La France a plaidé lundi face à la crise du secteur laitier en faveur du maintien, sous une forme ou une autre, du système des quotas de production dans l'Union euuropéenne (UE), appelés à disparaître, mais s'est vu adresser une fin de non recevoir de la Commission européenne.

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"Il faut d'une manière ou d'une autre préserver les outils que nous avons, y compris les outils de maîtrise de la production que sont les quotas aujourd'hui", a déclaré le ministre français de l'Agriculture Michel Barnier, à son arrivée à une réunion avec ses collègues européens à Bruxelles. "Moi, je ne me résous pas à voir disparaître les quotas laitiers sans qu'on ait trouvé un autre système de maîtrise de la production", a-t-il déclaré, en jugeant que la hausse des quotas (plafonds autorisés de production) depuis deux ans jouait un rôle dans la chute actuelle des prix.

"On voit bien qu'on a besoin d'une gouvernance européenne"

"Je pense qu'une partie de la crise est liée à la surproduction", a-t-il ajouté devant les journalistes, reprenant à son compte une critique exprimée par les milliers de producteurs laitiers européens qui manifestaient lundi dans plusieurs pays de l'UE face à la chute de leurs prix. "On voit bien qu'on a besoin d'une gouvernance européenne, on ne peut pas laisser l'agriculture et l'alimentation à la seule loi du marché. On a besoin de maîtrise des productions (car) la loi du marché c'est toujours la loi du plus fort et du moins disant économique, social et environnemental", a ajouté M. Barnier.

Les pays de l'UE ont entrepris depuis deux ans d'augmenter progressivement de 1% chaque année ces quotas, avant leur disparition prévue fin mars 2015. Selon le syndicat européen de la profession (European milk board), cette décision n'a fait qu'alimenter la surproduction et accélérer la chute des prix. Une version contestée par la Commission européenne qui met la baisse des prix sur le compte de la crise économique mondiale. "Les quotas ne sont pas la raison pour les prix bas car nous ne produisons pas plus qu'avant" leur augmentation, a dit lundi la commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel. "C'est simplement une question de demande plus faible", a-t-elle ajouté.

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